De 2008 à 2010, Patricia de Gorostarzu a sillonné les routes d’une vingtaine d’États, sur plus de 20 000km, à la recherche des derniers vestiges du « Rêve Américain ». Cette Amérique des années 1950 à 1970 qui la faisait rêver dans sa jeunesse et qui la fait encore rêver. Munie de sa chambre photographique qui date de cette époque et de ses tous derniers films Polaroid, car eux aussi ont fini par disparaître devant l’avénement du numérique, elle a photographié, au hasard de mes rencontres, les traces de ce temps qui s’effacent…
Elle nous rapporte de ses balades sur des routes qui n’en finissent jamais, un témoignage émouvant d’une Amérique où le temps semble s’être arrêté sur une époque légendaire. Derrière chaque image, on entend encore le « son vinyle » d’un air de rock’n’roll sortir d’un juke-box, des bribes d’un discours enflammé de Martin Luther King à la télévision, le ronronnement des 8 cylindres d’une voiture rutilante qui transporte une jeunesse belle et insouciante…
« Vintage America » est un reflet sans paillettes, un témoignage étonnant de ce qu’il reste des vestiges du rêve Americain.
Préface de Kyle Eastwood
J’ai grandi sur la côte, dans le centre de la Californie, la région d’écrivains tels que John Steinbeck et Robert Louis Stevenson.Adolescent, j’ai lu leurs livres qui, à leur tour, m’ont mené vers des auteurs de la Beat Generation, Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs, et leurs voyages à la découverte des États-Unis. Intrigués par leur expérience de la « route », des amis et moi avons décidé d’explorer par nous mêmes ce vaste pays. Pendant plusieurs années consécutives, nous avons ainsi sillonné l’Idaho, le Colorado et le Wyoming. Traversé les déserts du Nevada, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. À plusieurs reprises, nous avons même poussé jusqu’à Chicago et New York.
Au cours de ces voyages, je me souviens d’avoir contemplé le crépuscule sur les grandes plaines, admiré de glorieux levers de soleil dans le désert et traversé de toutes petites villes qui paraissaient au bord de l’extinction.
C’est l’esprit de cette Amérique-là qu’a saisi Patricia de Gorostarzu dans ses splendides photographies en noir et blanc.
Ses clichés ont un caractère spontané, comme s’ils avaient été pris depuis une voiture en mouvement et, en même temps, ils sont méticuleusement cadrés.
Étant moi-même un musicien de Jazz et un grand amateur de la musique et de la culture Américaine des années 50 et 60. Nombre des photos de ce livre m’ont rendu nostalgique de cette grande époque aujourd’hui disparue.
Le travail de Patricia de Gorostarzu rend un brillant hommage à cette Amérique, et ses photos son assurément parmi mes préférées.
Kyle Eastwood
Pour accompagner son travail photographique, Patricia de Gorostarzu a choisi les nouvelles de cinq jeunes auteurs américains, qui entrent en résonance particulière avec ses tirages. Scott Wolven, Dan Chaon, Brady Udall, Benjamin Percy, et Richard Lange. La littérature et la photographie réunies donnent une dimension particulière à cette Amérique que Patricia de Gorostarzu saisit à merveille.
Édité par Édition Albin Michel
Format 22 cm x 28 cm – 192 pages – Parution 2010
Prix Public 29 Euros
Chez Albin Michel